Les horloges de marine.

La combinaison du ressort moteur et du ressort régulateur ouvre la voie aux horloges de marine. L’enjeu est de taille, car il s’agit de la maîtrise des mers et pour améliorer la mesure du temps les différents gouvernements sont prêts à récompenser l’horloger capable de fabriquer des horloges fonctionnant à bord des navires.

Si la mesure de la latitude, assurée par des instruments astronomiques, ne pose pas de problème majeur, il n’en est pas de même de la longitude qu’on rattache à la position du soleil, connue par une lecture de l’heure. Ainsi le marin, qui, chaque jour, en pleine mer, règle son horloge à midi au moment où le soleil est le plus haut sur l’horizon, peut calculer sa longitude en se référant à l’heure de son port d’attache. Si la différence est de une heure il a avancé de 15° en longitude. En se fiant au sablier ou à des horloges imprécises, les marins pouvaient commettre des erreurs qui, au voisinage des côtes, pouvaient être fatales. Ainsi, le 29 septembre 1707, l’amiral Sir Clowdisley Showell, commandant une flotte de 21 bateaux de la Royal Navy, au retour de Gibraltar vers l’Angleterre, fracassa quatre navires sur les îles Scilly alors qu’il se croyait à l’entrée du Channel, perdant plus de 2000 hommes à la mer.

Cette catastrophe, survenant après plusieurs naufrages similaires dus à des erreurs de longitude, fit grand bruit à Londres. Après avoir consulté Isaac NEWTON et Edmond HALLEY, la Chambre des Communes vota le 8 juillet 1714 le Longitude Act. Celui-ci créait trois prix destinés à stimuler les chercheurs dans la détermination d’un moyen de mesurer la longitude avec précision. Les astronomes se mirent au travail. Galilée fut le premier à élaborer une solution basée sur l’observation des lunes de Jupiter qui connaissent mille éclipses par an à des moments si précis que l’on pouvait régler une horloge dessus. Sa méthode ne convainquit pas les navigateurs, le maniement d’un télescope s’avérant difficilement réalisable sur un navire et totalement impossible par temps couvert. Le prix est finalement emporté par un horloger, John Harrison, en 1761. Celui-ci a consacré sa vie à la construction de quatre horloges marines dont la quatrième est en fait le premier chronomètre de précision, qui dérive seulement de 5 secondes au bout de 9 semaines de navigation.

L’horloge ayant été créée, encore fallait-il se mettre d’accord sur le point zéro de référence à partir duquel on calculerait la différence horaire, chaque pays ayant tendance à le fixer à sa porte. Lors du premier congrès international de géographie en 1871 à Anvers, Greenwich fut proposé, la France préférant Paris. A la Conférence Internationale du Méridien à Washington en 1884, Greenwich fut élu, la France et le Brésil s’abstenant. Jusqu’en 1911 la France continua à conserver le méridien de Paris. Elle ignorera longtemps le Greenwich Mean Time (G.M.T.)

L’invention de l’horloge atomique plus précise, fit apparaître une différence par rapport à l’heure calculée à partir de la rotation de la Terre et porta un mauvais coup au temps G.M.T. Il est remplacé par la notion de temps universel (T.U.) coordonné par le Bureau International des poids et mesures à Sèvres.

Si Greenwich garde son méridien zéro à partir duquel sont élaborées les cartes marines, c’est à Sèvres que l’on mesure le Temps Universel.

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