Index de l'article
Le temps
La mesure du temps avant l’histoire.
Clepsydres et cadrans solaires.
Les heures de sable.
Les horloges.
Les horloges de marine.
Le temps atomique.
Les divisions du temps.
Le temps du futur.
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source http://noahnorman.unblog.fr/tag/essais/

Réflexion sur la notion du temps
Alain FAGES

Si grande est la sottise des mortels que les objets les plus petits et les plus vils, du moins remplaçables, ils supportent de se les voirs imputés quand ils les ont obtenus, que nul ne se juge redevable en quoi que ce soit pour avoir reçu du temps, alors que c’est le seul bien que, même reconnaissant, l’on ne peut rendre

Sénèque

Les réflexions sur le temps sont presque toujours confuses, sans doute parce que nous ne savons pas trop de quel type d’objet il s’agit. Le temps est-il une chose ? Est-ce une idée ? Est-ce une apparence ? N’est-ce qu’un mot ? Le temps a-t-il une réalité ? Puisque le passé n’est plus, puisque l’avenir n’est pas encore, puisque le présent lui-même a déjà fini d’être dès qu’il a commencé d’exister, comment pourrait-il y avoir un « être » du temps ? Saint Augustin dans ses « Confessions » (401) écrivait : « Qu’est-ce que donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus. »

Cependant si l’on peut ainsi s’interroger sur la nature même du temps, il est en revanche très difficile de dire le monde sans faire appel à lui. L’alternance du jour et de la nuit, la succession des lunaisons et des saisons, le vieillissement qu’il nous impose sont des manifestations du temps qui s’écoule. Le philosophe grec Héraclite comparait le temps à un fleuve, au motif que l’un comme l’autre ne cessent jamais de s’écouler.

Imaginons toutefois, comme le font certains romanciers, qu’un jour le temps s’arrête. Tout s’immobiliserait autour de nous, le soleil s’arrêterait, il n’y aurait plus d’alternance du jour et de la nuit, le monde serait immobile et invariable. Mais, énumérant ainsi les propriétés d’un monde privé de temps, nous supposons implicitement qu’un tel monde pourrait exister, qu’il se maintiendrait, qu’il durerait et donc qu’il serait doté d’un … temps. Imaginer à la fois que le temps s’arrête et qu’il continue d’exister conduit à une contradiction. Nous sommes incapables de penser un monde qui soit hors du temps.

Nous sommes donc conduits à nous donner une représentation du temps. Les physiciens assimilent le temps à un flux composé d’instants infiniment proches parcourus les uns après les autres, c’est à dire à une variable à une dimension. Cette représentation accorde au temps une topologie beaucoup plus pauvre que celle de l’espace qui est à trois dimensions. Le temps est la quatrième dimension de l’espace-temps. Cette topologie n’offre que deux possibilités suivant que la courbe du temps est ouverte ou fermée, c’est à dire le temps linéaire qui va de l’avant ou le temps cyclique qui fait des boucles. Les physiciens ont choisi d’adopter un temps linéaire en vertu du principe de causalité selon lequel la cause d’un phénomène est nécessairement antérieure au phénomène lui-même. Ce principe de causalité interdit en outre les voyages dans le temps car ceux-ci permettraient en principe de rétroagir dans le passé pour modifier une séquence d’événements ayant déjà eu lieu. Ainsi, de même qu’un fleuve coule toujours dans le même sens, de l’amont vers l’aval, le temps a un cours bien défini, s’écoulant du passé vers l’avenir, sans jamais rebrousser chemin ni faire de boucle. Pour nous passé et futur ne sont pas équivalents.

Ce temps, si difficile à définir, les hommes ont cependant cherché à le mesurer. Tout d’abord pour prévoir le retour des saisons, en particulier de la saison froide, afin d’assurer des réserves alimentaires suffisantes pour la mauvaise saison. Ensuite pour fixer les dates des fêtes religieuses qui sont souvent mobiles. Enfin pour permettre aux navigateurs de déterminer la longitude du lieu où ils se trouvaient. Dans ce but des efforts considérables ont été faits pour inventer des horloges de grande précision.

 


La mesure du temps avant l’histoire.

Il paraît évident que nos ancêtres, vivant en contact étroit avec la nature, ont eu très tôt leur attention attirée par les phénomènes astronomiques qui rythmaient leur existence. Ils ont observé l’apparition et la disparition quotidienne du soleil, le retour des mêmes phases de la lune, le cycle régulier des saisons. Partant du constat que le comptage en « lunes » a été à la base de tous les calendriers, il est raisonnable de penser que les hommes préhistoriques faisaient ainsi. Trois modes de transcription nous ont été transmis : les os gravés, les galets peints et les orientations des mégalithes.

Les os gravés. source http://www.musees-midi-pyrenees.fr/musees/musee-de-prehistoire-du-pech-merle/collections/prehistoire-du-quercy

Des os datant du paléolithique supérieur (22000-10000 avant J.C) découverts dans des grottes françaises comportent des gravures. Des successions de cupules et de spirales matérialiseraient les jours (cupules) et les mois lunaires (spirales) constituant ainsi un système de comptage et de transcription en liaison avec la lune.

Les galets aziliengaletsAzilienss.

En 1887 est découvert le gisement du Mas d’Azil en Ariège, contenant un grand nombre de galets peints ou gravés. Malheureusement leur répartition et leur association éventuelle avec d’autres objets n’ont jamais été notées lors de leur découverte. Malgré la présence d’ensembles de 29 à 31 stries, c’est à dire proche du nombre de jours contenus dans une lunaison, d’autres éléments (gravure réalisée pendant un laps de temps très court, incompatible avec un comptage quelconque de longs intervalles de temps, traits qui s’entrecroisent rendant impossible leur décompte à l’œil nu) ont amené les préhistoriens à réfuter l’idée selon laquelle les gravures appartiendraient à un système archaïque de notation de calendrier lunaire.

Les mégalithes.

http://www.jedecouvrelafrance.com/f-4806.ille-et-vilaine-megalithes-saint-just.html

Les mégalithes ont fait l’objet de travaux de la part de A. et A.S. Thom qui se sont intéressés aux sites britanniques comme Stonehenge et aux alignements de Carnac. D’après eux, de grands menhirs servent de mire pour les observations solaires et lunaires afin de repérer les levers et couchers extrêmes de ces astres. La finalité de ces alignements aurait pu être l’observation de la lune et du soleil à l’intérieur des deux cycles fondamentaux de 1 an (durée de l’année) et de 18,61 ans (période du mouvement de précession des nœuds entre le plan de l’orbite de la lune et le plan de l’écliptique) pour effectuer des prévisions d’éclipse.


Clepsydres et cadrans solaires.

http://recitmst.qc.ca/wikinimst/HistoriqueRobotiqueclepsydre2-pPlusieurs millénaires avant J.C., les Egyptiens utilisaient déjà l’horloge à eau car la plus ancienne conservée au musée du Caire remonte à 3500 ans avant J.C. Ce sont les Grecs qui ont donné à cet instrument le nom de clepsydre (klepsydria = voleur d’eau) pour rappeler qu’il servait à limiter le temps de plaidoirie dans les tribunaux où les avocats avaient la fâcheuse tendance de dépasser leur temps de parole. A l’origine cet instrument est donc destiné à mesurer une durée plutôt qu’un temps.

Dans les premières clepsydres construites sur un modèle très simple, le récipient en albâtre, rempli d’eau, est percé d’un trou à la base. L’indication du temps écoulé se fait par des graduations sur la paroi interne. Le débit dépendant de la hauteur du liquide, les Egyptiens compensaient imparfaitement la variation du débit en utilisant un récipient de forme évasée. C’est, dans l’Antiquité, le seul moyen de mesurer le temps indépendamment du climat et de la lumière du jour.

L’horloge à eau, bien que très ancienne, a longtemps été utilisée. En 1725 Bernoulli publie un mémoire sur les clepsydres pour lequel il reçoit un prix. Une horloge à eau a fonctionné à Paris dans la Galerie des Champs Elysées. Peut-être y est-elle encore.

Le cadran solaire.

On avait remarqué depuis longtemps que l’ombre d’un bâton planté en terre varie au cours de la journée en produisant l’ombre la plus courte à midi. Ceci explique les plus simples des cadrans solaires composés d’un bâton vertical (appelé gnomon, du grec « connaître ») dont l’ombre est projeté sur une graduation horizontale. Le cadran le plus ancien qui nous soit parvenu date de 1500 ans avant J.C. Ce cadran égyptien est constitué d’une tige graduée sur laquelle on peut lire l’heure grâce à l’ombre donnée par un T placé à l’extrémité de la tige.

http://www.neo-planete.com/2009/01/30/la-plus-ecolo-des-horloges/

Les cadrans solaires sont probablement plus anciens, de l’ordre de 5000 ans. Leurs indications ne sont pas très fiables, en particulier le matin et le soir en raison de la grande longueur de l’ombre. D’autre part, ce cadran horizontal à graduation unique ne peut tenir compte de la variation de hauteur du soleil suivant les saisons : l’erreur peut atteindre 40 minutes à certaines dates.

L’outil s’est cependant perfectionné. Plus de 13 siècles avant notre ère, on a imaginé de corriger l'imperfection première du gnomon en inclinant sa tige pour qu'elle soit parallèle à l’axe de rotation de la terre. C’est l’acte de naissance du cadran solaire dont un exemplaire fut encore construit en 1931 à Avignon. Au XVIIIème siècle, on vient régler sa montre aux cadrans solaires qui se multiplient dans les endroits publics, celui du Palais Royal à Paris passant pour le plus exact.


Les heures de sable.

Dans leurs formes les plus évoluées les clepsydres sont à même de donner l’heure, les plus simples ne fournissant que des indications de durée. Avec l’inconvénient majeur d’un encombrement certain, doublé de la nécessité de remplir des réservoirs qui gèlent dans certaines contrées.

L’idée est venue de remplacer l’eau par du sable. Enfermées dans une fiole reliée à une autre par un étranglement, des quantités variables de sable indiquent des durées. L’insensibilité des sabliers à la corrosion et au roulis leur a trouvé un usage tout naturel en marine. Ils sont utilisés soit associés à la corde à nœuds ( le loch) pour mesurer la vitesse du bateau, soit pour définir le service à bord avec le sablier de quatre heures (dont on a tiré le nom de quart). Ils remplacent ainsi avantageusement les séries de Pater et d’Ave qui s’imposaient alors comme unité de mesure.

Premier compromis entre une horloge élémentaire et le sablier, la mise en batterie de quatre de ces derniers a permis, en les chargeant de quantités proportionnelles de sable, d’indiquer simultanément le quart d’heure, la demi-heure, les trois quarts d’heure et l’heure. Leur première utilisation a été le fait des marins et du clergé pour déterminer la durée des messes.


Les horloges.

Une horloge (du grec hora « heure » et legein « dire ») au sens moderne du terme comporte trois pièces essentielles : une source d’énergie (poids, ressort), un régulateur oscillant (pendule, ressort, balancier) et un organe appelé échappement qui a un double rôle : faire avancer les engrenages en phase avec l’oscillateur et restituer au pendule l’énergie dissipée par l’amortissement.

On attribue, vraisemblablement à tort, l’invention de l’horloge à GERBERT D’AURILLAC (952-1003), moine surdoué et futur pape Sylvestre II. Une horloge à poids est décrite en 1276 sans laisser de traces. La véritable horloge mécanique apparaît en 1370 avec un système de régulation appelé foliot. Ce terme, dérivé du mot folie, rappelle le mouvement agité de cette pièce.

Les premières horloges sont conçues pour sonner l’heure et non pour la montrer. Elles sont réalisées pour les besoins des pratiques religieuses car la vie des monastères est rythmée par les prières qui s ‘effectuent aux heures canoniales. Les horloges monastiques sonnent uniquement les sept heures canoniales associées aux prières dont le rituel est fixé au VI ème siècle par la règle de Saint Benoît. L’horloge est conçue pour actionner un marteau qui frappe une cloche. L’étymologie a conservé l’origine sonnante des premières horloges : le mot anglais clock est la déformation du mot allemand glocke (cloche).

Les premiers cadrans apparaissent au XIVème siècle. La grande aiguille apparaît avec l’utilisation du pendule car sans régulation efficace il est totalement impossible de produire la minute.

L’introduction du pendule ou balancier améliore en effet de manière considérable la précision des horloges : on passe d’une dérive de 15 minutes par jour à quelques secondes. C’est en 1583 que GALILEE, âgé de 19 ans, découvre la propriété d’isochronisme des petites oscillations du pendule. La tradition rapporte qu’il avait observé que les lustres des églises oscillaient selon des périodes indépendantes de l’amplitude de leur mouvement (il mesurait la période d’oscillation à l’aide de son pouls). Il imagine en 1638 la première horloge à poids et pendule ; il charge son fils de la réalisation qui n’aboutira jamais car celui-ci meurt l’année suivante. En même temps HUYGENS conçoit le même système qui est réalisé en 1657 et qui se répand très rapidement.

Parallèlement à cette course à la régulation, les horlogers recherchaient une source d’énergie plus facile à miniaturiser que la chute d’un poids. C’est au ressort que l’on pense. Mais les premières horloges à ressort moteur ne sont pas plus précises que les horloges à poids. Finalement en 1674, HUYGHENS fabrique la première horloge dont l’énergie est fournie par un ressort spiral et régulée par un ressort de rappel, réalisant ainsi une idée du physicien anglais HOOKE.


Les horloges de marine.

La combinaison du ressort moteur et du ressort régulateur ouvre la voie aux horloges de marine. L’enjeu est de taille, car il s’agit de la maîtrise des mers et pour améliorer la mesure du temps les différents gouvernements sont prêts à récompenser l’horloger capable de fabriquer des horloges fonctionnant à bord des navires.

Si la mesure de la latitude, assurée par des instruments astronomiques, ne pose pas de problème majeur, il n’en est pas de même de la longitude qu’on rattache à la position du soleil, connue par une lecture de l’heure. Ainsi le marin, qui, chaque jour, en pleine mer, règle son horloge à midi au moment où le soleil est le plus haut sur l’horizon, peut calculer sa longitude en se référant à l’heure de son port d’attache. Si la différence est de une heure il a avancé de 15° en longitude. En se fiant au sablier ou à des horloges imprécises, les marins pouvaient commettre des erreurs qui, au voisinage des côtes, pouvaient être fatales. Ainsi, le 29 septembre 1707, l’amiral Sir Clowdisley Showell, commandant une flotte de 21 bateaux de la Royal Navy, au retour de Gibraltar vers l’Angleterre, fracassa quatre navires sur les îles Scilly alors qu’il se croyait à l’entrée du Channel, perdant plus de 2000 hommes à la mer.

Cette catastrophe, survenant après plusieurs naufrages similaires dus à des erreurs de longitude, fit grand bruit à Londres. Après avoir consulté Isaac NEWTON et Edmond HALLEY, la Chambre des Communes vota le 8 juillet 1714 le Longitude Act. Celui-ci créait trois prix destinés à stimuler les chercheurs dans la détermination d’un moyen de mesurer la longitude avec précision. Les astronomes se mirent au travail. Galilée fut le premier à élaborer une solution basée sur l’observation des lunes de Jupiter qui connaissent mille éclipses par an à des moments si précis que l’on pouvait régler une horloge dessus. Sa méthode ne convainquit pas les navigateurs, le maniement d’un télescope s’avérant difficilement réalisable sur un navire et totalement impossible par temps couvert. Le prix est finalement emporté par un horloger, John Harrison, en 1761. Celui-ci a consacré sa vie à la construction de quatre horloges marines dont la quatrième est en fait le premier chronomètre de précision, qui dérive seulement de 5 secondes au bout de 9 semaines de navigation.

L’horloge ayant été créée, encore fallait-il se mettre d’accord sur le point zéro de référence à partir duquel on calculerait la différence horaire, chaque pays ayant tendance à le fixer à sa porte. Lors du premier congrès international de géographie en 1871 à Anvers, Greenwich fut proposé, la France préférant Paris. A la Conférence Internationale du Méridien à Washington en 1884, Greenwich fut élu, la France et le Brésil s’abstenant. Jusqu’en 1911 la France continua à conserver le méridien de Paris. Elle ignorera longtemps le Greenwich Mean Time (G.M.T.)

L’invention de l’horloge atomique plus précise, fit apparaître une différence par rapport à l’heure calculée à partir de la rotation de la Terre et porta un mauvais coup au temps G.M.T. Il est remplacé par la notion de temps universel (T.U.) coordonné par le Bureau International des poids et mesures à Sèvres.

Si Greenwich garde son méridien zéro à partir duquel sont élaborées les cartes marines, c’est à Sèvres que l’on mesure le Temps Universel.


Le temps atomique.

La quête d’un temps précis ne pouvait plus s’embarrasser d’une mécanique relevant de l’artisanat, si raffiné soit-il. En 1955 Jack PERRY et Louis ESSEN mettent au point une horloge atomique dont la dérive quotidienne n’excède pas la nanoseconde (un milliardième de seconde), soit une seconde tous les 300.000 ans.

Depuis 1967, la seconde de temps atomique correspond à 9192631770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre deux niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’atome de césium 33. Les anciennes définitions de la seconde, 86400ème partie du jour solaire moyen (seconde de temps universel) en vigueur jusqu’en 1960, ou fraction 1/31556925,9747 de l’année tropique 1900 (seconde de temps des éphémérides) ne sont plus valables. Une conséquence de cette nouvelle définition est que, depuis 1972, il a fallu ajouter des secondes intercalaires, à raison d’une seconde par an ou tous les 2 ans.


Les divisions du temps.

Le jour.

Jusqu’à une époque récente, la rotation de la Terre a été considérée comme un modèle et elle avait été jugée si régulière que, jusque en 1960, elle a servi à définir la seconde comme la 86400ème partie du jour. Mais la découverte des irrégularités de la rotation de la Terre a conduit les astronomes à rechercher d’autres références. Ainsi, la durée du jour a cédé son rôle d’étalon de temps et c’est l’année qui lui a succédé (temps des éphémérides). Actuellement et depuis la 13è conférence des poids et mesures de 1967, ce rôle est joué par les horloges atomiques et n’a plus rien à voir avec le mouvement des astres.

Les principaux effets qui affectent la rotation de la Terre sont :

  • le ralentissement attribué aux frottements des marées océaniques.
  • une variation saisonnière d’une amplitude de 0,001 s. Elle serait liée à la météorologie ( modification du moment d’inertie du globe terrestre) .
  • des termes périodiques d’origine lunaire ou solaire.
  • des fluctuations irrégulières de l’ordre de 0,002 à 0,005 s par jour expliquées par les phénomènes de couplage entre le noyau et le manteau de la terre.

Ces effets qui, à l’échelle de temps d’une vie humaine, semblent négligeables, ont, sur de longues périodes, deux conséquences importantes :

  • une évolution de la durée du jour . De 24 h actuellement, cette durée n’était que de 21,5 h il y a 420 millions d’années.
  • une évolution de la distance Terre - Lune. Actuellement de 384000 km (valeur moyenne car la Lune a une orbite elliptique), elle n’était que de 141000 km il y a 420 millions d’années.

Remarque : on définit

  • le jour sidéral = temps mis par la Terre pour faire un tour complet sur elle-même = 86164 s
  • le jour solaire moyen = 86400 s = 24 x 3600 s = 86164 (1 + 1/365,25) s

L’heure.

Les peuples anciens n’ont formé dans un jour entier qu’un petit nombre de divisions. La Genèse ne distingue que le soir et le matin. Homère cite le début, le milieu et la fin de la nuit, le matin, le milieu du jour et le soir.

La division du jour en heures est, probablement d’origine chaldéenne. Depuis l’époque où les documents abondent (VIIIème siècle avant J.C.) les Babyloniens ont divisé le jour en douze parties égales appelées kaspu qu’ils mesuraient au moyen de clepsydres. Pourquoi douze kaspu ? Peut-être par analogie avec les douze lunaisons de l’année ? Peut-être par commodité arithmétique ? Douze est un nombre divisible par 2, par 3 et par 4. De même, 60 est le plus petit multiple de 2, 3, 4, 5 et 6. Ces raisons ont pu déterminer les chaldéens à choisir un système de numération à base 60 que nous conservons dans nos minutes et nos secondes.

On sait en outre, à partir de quelques inscriptions, que les Egyptiens divisaient le jour en 24 parties.

Les Hébreux, après leur captivité à Ninive et Babylone (VIIIème siècle avant J.C.), adoptent la division en heures des Mésopotamiens.

Au début de l’ère chrétienne, dans tout l’empire romain, du lever au coucher du soleil, 12 heures sont numérotées à partir du lever. Presque partout où les premiers instruments horaires sont utilisés, les périodes qui s’étendent du lever au coucher du soleil et du coucher au lever sont divisées chacune en douze parties égales. Comme la durée du jour et de la nuit varie avec l’époque de l’année, ces heures de durée variable s’appellent heures temporaires. Il n’y avait égalité entre les heures diurnes et les heures nocturnes qu’aux équinoxes. Les 24 heures égales de ces deux jours là s’appellent heures équinoxiales.

Le jour solaire vrai.

Le choix du commencement de chaque jour est parfaitement arbitraire. Aussi trouve-t-on les usages les plus divers chez les différents peuples ou à diverses époques :

  • les Hébreux, les Chinois, les anciens Grecs, les Romains, les Italiens jusqu’au siècle dernier, les Musulmans, font commencer le jour au coucher du Soleil.
  • Chez les Chaldéens, les Egyptiens, les Perses, les Syriens, les Grecs modernes, le jour civil commençait au lever du Soleil.

Le lever et le coucher du Soleil sont pourtant des phénomènes dont l’observation est très imprécise.

  • les astronomes anciens, les anciens Arabes commençaient leur jour à midi car la détermination de l’ombre la plus courte se fait avec une bonne précision.
  • Les astronomes chaldéens, puis Hipparque, puis Copernic, ont choisi minuit comme début de jour. Les Français, les Anglais, les Espagnols suivent depuis longtemps cette règle pour leur jour civil.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les choix précédents ne sont pas équivalents pour la détermination du jour solaire vrai, à une date et dans un lieu déterminés. Ainsi, à Paris, le jour solaire vrai calculé entre le 21 et le 22 mars a une durée de 23 h 57 mn entre les deux levers de soleil, de 23 h 59 mn 42 s entre les deux passages au méridien, de 24 h 1 mn entre les deux couchers de soleil.

La semaine.

La semaine est aujourd’hui en usage chez presque toutes les nations civilisées. Sa durée de 7 jours l’apparente aux phases de la Lune. Mais le nombre 7 a peut-être son origine dans les 7 astres connus dans l’antiquité.

Ce sont les Hébreux qui l’ont répandue après en avoir hérité des Chaldéens. A Babylone le nombre 7 était considéré comme néfaste : cette superstition arithmétique imposait de ne rien entreprendre le 7, le 14, le 21 et le 28 du mois. On voit dans cet usage l’origine du repos hebdomadaire qui devint une coutume chez les Hébreux : le jour du sabbat. Dans le calendrier babylonien le quatorzième jour se nommait d’ailleurs shabattu.

Aujourd’hui les musulmans se reposent le vendredi, les israélites le samedi et les chrétiens le dimanche.

Les noms des jours de la semaine sont associés aux sept astres mobiles que les Anciens avaient décelé sur la voûte céleste.

  • Lundi, c’est Lunae dies, le jour de la lune.
  • Mardi, c’est Martis dies, le jour de Mars.
  • Mercredi, c’est Mercurii dies, le jour de Mercure.
  • Jeudi, c’est Jovis dies, le jour de Jupiter.
  • Vendredi, c’est Veneris dies, le jour de Vénus.
  • Samedi, c’est Sabbati dies, le jour du Sabbat. Mais, en anglais, c’est Saturday, le jour de Saturne.
  • Dimanche, c’est Dominica dies, le jour du Seigneur. Les premiers chrétiens ont substitué cette dénomination à celle de jour du Soleil, que l’on retrouve en anglais (Sunday) et en allemand (Sontag).

L’ordre dans lequel se suivent les astres dans la semaine est curieux. L’explication en a été donnée par Dion Cassius, un historien du 1er siècle. Les planètes sont classées dans un ordre qui respecte la rapidité avec laquelle l’astre se déplace dans le ciel, le Soleil s’intercalant entre Vénus et Mars en raison de son mouvement apparent de 365,25 jours. On trouve ainsi, dans l’ordre des périodes décroissantes :

  • Saturne (30 ans), Jupiter (11 ans), Mars (580 j), le Soleil (365 j), Vénus (223 j),
  • Mercure (88 j), la Lune (27 j).

Les Egyptiens consacraient les différentes heures de la journée aux planètes en suivant l’ordre précédent et ils recommençaient la série après l’avoir épuisée. Ainsi si la première heure d’un jour (samedi) était vouée à Saturne, la 24ème l’était à Mars. La première heure du jour suivant était donc vouée au Soleil et devenait dimanche. Le jour suivant commençait par une offrande à la Lune : c’était le lundi..

-Lien entre la première heure du jour et le nom du jour

Astre

Saturne

Jupiter

Mars

Soleil

Vénus

Mercure

lune

Période

30 ans

11 ans

580 j

365 j

223 j

88 j

27 j

Heure

1

2

3

4

5

6

7

 

8

9

10

11

12

13

14

 

15

16

17

18

19

20

21

 

22

23

24

1

2

3

4

 

…….

…….

…….

…….

…….

…….

1

 

A chaque heure de la journée on associe un astre. Celui de la première heure donne son nom au jour. D’un jour à l’autre, on se décale de 3 astres et on trouve l’ordre apparemment désordonné des planètes dans la semaine

On peut représenter cet ordre sur un heptagone en suivant les différentes branches de l’étoile.

planetes

Les jours de la semaine portent le nom des sept astres connus dans l’Antiquité. Le désordre apparent provient de l’association des 24 heures aux sept astres.


Le temps du futur.

Pour mesurer le temps et établir des calendriers, l’homme primitif n’a pas été libre dans le choix des unités : le ciel les lui a imposés. Nos lointains ancêtres admettaient d’emblée que les astres avaient été crées pour ces fins précises : les éclairer et rythmer leur existence terrestre. Deux versets de l’Ancien Testament traduisent cette opinion :

Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue des cieux pour séparer le jour de la nuit : ils serviront de signes pour marquer les saisons, les jours et les années »

Genèse, I, 14.

L’Eternel a fait la Lune pour marquer les temps, ainsi que le Soleil qui connaît l’heure de son déclin…

Psaumes, CIV, 19.

Ces passages suffisent à établir que les hommes ont eu conscience de recevoir impérieusement du ciel les données du problème. Ainsi dès l’origine, la mesure du temps puis l’établissement de calendriers sont étroitement liés à l’Astronomie. Celle-ci impose à la vie terrestre, aux travaux humains les unités fondamentales, le jour et l’année. Le mois est une unité intermédiaire, commode mais moins nécessaire que les précédentes. Sa durée est voisine d’une lunaison. Ces durées, jour, année, lunaison, n’ont pas entre elles de rapports simples : ce fait n’a pas besoin d’explication. L’harmonie, au contraire, en exigerait une. Lorsque l’on constate une harmonie entre deux phénomènes célestes, on peut montrer que, bien loin d’avoir été préétablie et conservée, elle a succédé à une discordance initiale par le simple jeu des forces naturelles.

Les mouvements des astres, en particulier la rotation de la Terre sur elle-même, ont paru remarquablement uniformes pendant très longtemps. Nous savons maintenant qu’il n’en est rien. Ces variations, très faibles à l’échelle humaine, ont des conséquences importantes à l’échelle des ères géologiques. Le temps le plus uniforme que l’on sache réaliser est désormais le temps atomique dont la précision peut paraître faramineuse. Mais les physiciens espèrent faire beaucoup mieux. Le Laboratoire Primaire de Temps et des Fréquences (LPTF) du Bureau national de Métrologie espère obtenir une précision d’une seconde tous les 300 millions d’années. La prochaine frontière c’est le cosmos. Le LPTF a proposé un « projet d’horloge atomique par refroidissement d’atomes en orbite » (Pharao). Une place est réservée pour Pharao sur la station spatiale internationale. L’objectif sera de fournir des échelles de temps encore plus précises et de tester certaines constantes physiques : vérifier par exemple si, comme le prédisent certains modèles théoriques, ces constantes ne seraient pas… variables. Pharao pourrait aussi permettre d’explorer plus avant les interactions entre les atomes . Comme le dit un chercheur du LPTF « chaque fois qu’on gagne un facteur dix sur la précision des horloges, on change de physique ».

L’intérêt de Pharao n’est pas seulement fondamental. Les systèmes de positionnement et de guidage par satellites en seront aussi bénéficiaires, leur précision dépendant au plus haut point de celle des horloges.

La précision des horloges a permis de vérifier que, comme l’avait prévu EINSTEIN, le temps est relatif. C’est à dire qu’il ne s’écoule pas de la même manière sur deux horloges qui se déplacent l’une par rapport à l’autre. Troublante intuition alors que celle d’ARISTOTE (-384, -332), pour qui « le temps est le nombre du mouvement ».

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